Chronique The Ocean - Pelagial (2013)

Publié le par Sebmetal

Chronique The Ocean - Pelagial (2013)

 Rédiger une chronique est toujours un exercice délicat, encore plus lorsque pendant des années on ne l'a pas fait. C'est aujourd'hui l'occasion de recommencer. Parlons du dernier album en date de The Ocean se nommant Pelagial. Décrire le style pratiqué est tellement difficile que je ne m'y risquerai pas Post Metal ? Metal Progressif ? Sludge ? Il appartient à chaque auditeur de se faire sa propre opinion.

 The Ocean fait partie de ces groupes qui, depuis une grosse décennie, se démarque en permanence. Fondé par le guitariste Allemand Robin Staps, la formation était à la base un collectif avec un line-up en constante évolution. En 2007, The Ocean frappa très fort avec Precambrian, double album plébiscité aussi bien par les fans que les médias spécialisés. On vit le collectif se muer en un groupe avec des membres permanents, certainement plus simple pour enchaîner les concerts et gagner en efficacité sur scène. Suivirent en 2010 deux disques Heliocentric et Anthropocentric, sortis à 6 mois d'intervalle, moins encensés mais qui reçurent, cependant, un bon accueil.

 Loïc, vocaliste depuis 2009, eut des problèmes de gorge suite au rythme plus qu'intense des dernières tournées. Pelagial fut, donc, à l'origine un album instrumental toujours pensé par Robin. 4 mois après la dernière tournée, le chanteur retrouva sa voix, il put donc participer au disque.

 Enregistré au Fascination Street, Pelagial est un concept album sur... L'océan. Il fallait bien le faire un jour, non ? Pendant une heure Robin Staps, entouré de ses musiciens , nous plonge dans cet univers à travers une inexorable descente à travers les abysses maritimes, tout un programme ! Une descente « matérialisée » par un morceau découpé en 11 pistes. Si vous avez du mal à imaginer le résultat c'est parfaitement normal mais sachez, dès à présent, que le résultat est saisissant !

 Si sur les deux précédents disques la dualité passage clair / passage énervé était bien trop marquée Pelagial voit le passage de l'un à l'autre amené plus naturellement. Les moments de poésie laissent place à des moments de pure folie. Imaginez-vous, plongé dans l'océan, vous évoluez calmement sous l'eau lorsque la nature vous rattrape, vous vous débattez de toutes vos forces pour reprendre le dessus. Le dessus ? Une illusion car l'océan est un univers à la fois magique et impitoyable ! Loïc a progressé énormément aussi bien au niveau du chant clair que du chant agressif, il faut dire qu'à son arrivée au sein de The Ocean il ne parlait pas Anglais. Il est normal de ressentir, à présent, une certaine aisance de sa part. Le rôle des guitares est, évidemment, déterminant pour retranscrire les atmosphères, les riffs sont tantôt légers tantôt pachydermiques. Luc Hess, derrière son kit de batterie, est tout simplement impérial. À la fois précis et percutant il délivre un jeu impressionnant tout au long de l'album. Le son conféré à cet album est un autre point fort de Pelagial, Jens Bogren a parfaitement compris là ou le groupe souhaitait aller.

 L'océan vous embarque et peu importe la profondeur à laquelle vous vous trouvez, ce que vous voyez à 360° est aussi sublime que dangereux et votre descente ne cesse de continuer. Des musiciens additionnels étaient présents sur les albums sortis en 2010, leur apport s'il était réel n'était pas aussi important qu'ici. Ce piano et ce violon renforcent considérablement l'immersion. Ce dernier disque arrive, à mon avis, à mélanger des éléments bruts et agressifs du début du groupe aux passages mélodiques qu'on retrouve sur ce qu'a fait la formation plus récemment. Cette dualité est le maître mot caractérisant Pelagial. Dualité que vous trouverez de manière physique vu que le digipack contient la version instrumentale et la version avec chant. Proposer les deux est vraiment une bonne idée vu le contexte de l'époque (voir plus haut, les problèmes de santé de Loïc). L'auditeur pourra mieux réaliser le travail de maître Staps au niveau de la composition. Presque deux ans après la sortie de ce disque j'écoute encore les deux versions sans avoir de préférence.

Comme à chaque fois, le travail est remarquable sur le digipack, The Ocean nous a habitué depuis le début à des visuels de qualité et il serait dommage de proposer une musique aussi riche sans un visuel adapté.

 The Ocean, avec Pelagial, a marqué les esprits en 2013. Un disque qui a su réconcilier des fans, déçus par Heliocentric et Anthropocentric, avec le combo. Une tournée monstrueuse suivit à travers le monde. Depuis fin 2013 Jonathan Nido et Luc Hess sont partis, leurs remplaçants (Damian Murdoch et Paul Seidel) ont donné des concerts. Il est temps de voir ce que donnera la nouvelle monture de The Ocean pour le prochain album. Que peut bien nous réserver monsieur Staps ? Telle est la question que beaucoup d'amateurs de musique se posent...

 

http://theoceancollective.com/pelagial/

Publié dans Chroniques

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